Green-Eyed Monster by Benjamin Van-Hyfte

Green-Eyed Monster by Benjamin Van-Hyfte

Auteur:Benjamin Van-Hyfte [Benjamin, VAN-HYFTE]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Ex Aequo
Publié: 2016-02-03T00:00:00+00:00


10

Valérie Monteux taillait son massif d’agapanthes. Quand elle nous vit passer le portail, elle se releva et retira ses gants de jardinage.

— Messieurs…

— Bonjour, madame Monteux, dit Amine. Pouvez-vous nous accorder quelques minutes ?

Elle nous dévisagea l’un après l’autre.

— Je pensais vous avoir déjà tout dit il y a trois semaines.

— Nous avons une nouvelle piste concernant l’assassinat de votre ex-mari. Une piste où votre aide pourrait nous être précieuse.

Son regard s’assombrit. Elle posa le sécateur sur une chaise de jardin, et nous fit signe de la suivre.

C’était une maison claire, sonore, qui s’ouvrait sur un long couloir égayé par des imitations de Vermeer accrochées au mur. À l’entrée du séjour, elle nous fit chausser des patins, et nous nous assîmes. Deux fauteuils et un divan étaient rassemblés autour d’une cheminée. On avait posé au-dessus de l’âtre une photo d’Arthur Klein, parmi une dizaine d’autres. Les fenêtres donnaient sur l’arrière du jardin, bouclé par un ruisseau, dont seul le murmure nous parvenait depuis la maison.

Valérie revint avec du thé.

— Arthur aurait aimé cette maison… Vous savez, même après le divorce, on se voyait encore en amis, quand je remontais à Paris pour le boulot. C’était un homme très doux ; il n’était pas rancunier. Ça m’irritait un peu, je crois. J’aurais aimé qu’il ait un caractère plus trempé.

— Vous échangiez des courriers ? demanda Amine.

— Question rhétorique, je suppose. Vous avez certainement lu nos lettres.

— Nous avons trouvé les lettres écrites par vous. Arthur les gardait dans une boîte à chaussures, dans son appartement. Mais la correspondance va dans les deux sens, n’est-ce pas ? Lui, de son côté, vous a-t-il écrit beaucoup de lettres ?

— On s’écrivait régulièrement.

Je pris une lampée de mon thé, et posai la question qui me préoccupait le plus :

— M. Klein a acheté une arme à feu, un mois avant l’assassinat. Apparemment, il craignait quelqu’un. Il savait qu’il était menacé de mort. Vous a-t-il parlé du pistolet dans un des courriers ?

— Non. On écrivait beaucoup de banalités. Ça n’est pas négatif, dans ma bouche. Parfois, avec quelqu’un, on a juste besoin de lire des choses un peu triviales, des choses sans importance. Juste histoire de savoir que tout va bien pour l’autre. Vous voyez ce que je veux dire…

Amine plongea la main dans sa mallette, et en sortit la photographie de Morel que m’avait donné le notaire.

— Connaissez-vous cet homme ?

Valérie lâcha sa tasse, et chaussa ses lunettes.

— Son visage ne me dit rien. Mais c’est peut-être à cause de la cicatrice. Inspecteurs, où voulez-vous en venir ? Qu’avez-vous découvert sur Arthur ?

— L’homme sur la photo s’appelle Sébastien Morel. Il vivait en Hongrie depuis 2001. Il est soupçonné d’avoir participé à un large trafic de stupéfiants pendant une décennie pour le compte de la mafia turque.

Je lui laissai un temps pour réfléchir. Elle ne détachait pas ses yeux du cliché.

— Alors, j’ai encore moins de raisons de connaître cet homme. Que vient-il faire dans votre enquête ?

— M. Morel a été assassiné en Hongrie, l’année dernière. Le mode opératoire est presque identique à celui du meurtrier d’Arthur.



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